Phobie sociale
Phobie

Prendre en main sa phobie sociale

Saviez-vous que 9 personnes sur 10 se déclarent timides ? Il n’est donc pas toujours facile de savoir quand cette timidité est une réelle phobie sociale. Être timide dans certaines situations est normal; tout comme d’éviter certains événements qui nous mettent mal à l’aise. On a déjà tous entendu le terme “grand timide”. On parle de cette phobie  lorsque cette timidité devient un frein dans les relations sociales par peur de l’embarras ou du rejet.

La phobie sociale c’est la crainte voire l’évitement de certaines situation sociales comme une réunion, une rencontre. L’anxiété pousse à ressentir de nombreuses inquiétudes pour toutes les futures expositions. On peut définir cette phobie  comme une peur persistante des situations dans lesquelles vous êtes susceptible d’être observé ou jugé.

La phobie sociale est l’une des phobies les plus difficiles à vivre. Prenons le temps de trouver les solutions pour sortir de ce schéma anxieux.

  1. Qu’est-ce que la phobie sociale ?

              La phobie sociale va au-delà de la timidité

La phobie sociale est relativement simple à traiter, mais plus complexe à expliquer. Comprendre la phobie sociale c’est comme essayer de comprendre ce que c’est d’être timide sans tomber dans l’amalgame. Être renfermé sur soi, avoir peur du regard des autres, se sentir oppressé au contact d’autres personnes. Le fait de tout le temps s’observer, de souvent manquer de confiance en soi. Ensuite vous multipliez l’intensité de ces sensations par 10.  Vous pouvez alors peut-être réussir à comprendre la phobie sociale. Cette phobie c’est la timidité multiplié par 10 en termes d’intensité.

Dans la phobie sociale, on retrouve souvent d’autres phobies comme :

  • L’Éreutophobie : La peur de rougir
  • La peur de trembler
  • La peur de prise de parole en public
  • Le syndrôme de la vessie timide : La peur d’uriner en public

Toutes les peurs et les stress liés aux situations sociales s’appellent des phobies sociales.

     2. Origine de la phobie sociale 

Trois facteurs ont été identifiés comme étant à l’origine de la phobie sociale :

  • Le facteur biologique et génétique : concerne le système nerveux autonome et donc le circuit de la peur qui va avoir tendance à être plus réactif. En étant hypersensible, la réaction de peur sera plus vive et plus forte.
  • Les modèles sociaux : comment j’ai appris à être en situation sociale ? Comment j’évalue les situations sociales ? À quelle place je positionne l’évaluation et le jugement des autres personnes ?
  • Les expériences sociales : ce que j’ai vécu antérieurement et qui impacte massivement mes expériences sociales futures. Nous gardons plus facilement en mémoire les souvenirs/expériences négatifs. Cela peut avoir un rôle protecteur pour éviter ou se rappeler de situations dangereuses.

        3. Déclenchement de la phobie sociale

La phobie sociale peut arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment. Ce n’est pas forcément une timidité qui aurait mal tourné. Nous sommes tous un jour ou l’autre fragilisé dans notre vie. Nous connaissons des périodes de sommeil plus ou moins troublées par des difficultés de la vie. On est alors plus vulnérables et il devient plus facile d’être soudainement submergé par un stress immense lors d’une situation sociale. En étant fragilisé, le stress vécu devient très oppressant, très physique. Le cœur bat plus vite, les muscles se tendent et on à l’impression d’étouffer. L’angoisse nous prend, on panique. C’est à ce moment-là que se produit le basculement.

La phobie sociale : une phobie très souvent handicapante

Le stress crée du stress et plus on lutte, plus le stress se renforce et la phobie s’installe. Souvent elle s’installe sur un sujet précis, comme par exemple la peur de parler en public ou la peur d’aller en réunion. Puis on va commencer à éviter d’autres situations sociales (les sorties au restaurant, éviter la foule, etc). Cette phobie  se répand dans tous les moments de la vie. Dans certains cas, les personnes atteintes de phobie sociale vivent reclus chez elles et ne peuvent plus sortir. La phobie sociale devient alors un véritable handicap, qui peut dans certaines situations être reconnu par l’État. Cette phobie  est très incapacitante.

Signes et symptôme de la phobie sociale :

  1. Schéma psychologique de la phobie sociale: 

En situation sociale, la personne atteinte de cette phobie  va activer de nombreuses croyances sur les autres et leur jugement. L’anxieux social à tendance à croire que les autres lui portent plus d’attention qu’il n’en ait en réalité. Il a également tendance à croire que son malaise est plus visible qu’il ne l’est en réalité. Il se sent en permanence jugé négativement.

La personne peut également avoir des croyances sur elle et sur ses compétences :

  1. Je suis maladroite
  2. Je ne suis pas intéressante
  3. Je n’ai pas grand chose à dire
  4. Je ne sais pas comment le dire

Arriver dans une situation sociale en ayant ces croyances là sur soi, a un impact négatif sur la situation vécue. Lorsque la personne arrive en situation sociale, elle a déjà activé toutes ses croyances négatives sur les autres et leur jugement. En outre, sur elle et son incompétence. Elle va donc observer l’environnement à la recherche de preuves de son anxiété. Elle va fixer toute son attention et toutes ses pensées sur ce qui l’angoisse.

     2. Effets physiques de la phobie sociale

La personne atteinte de phobie sociale va ressentir une sensation d’oppression, parfois d’étouffement. Cela va même jusqu’à l’impression de mourir. Le cœur va se mettre à battre très vite.

Voici une liste non exhaustive des effets physiques ressentis par une personne atteinte de cette phobie  :

  1. Pouls qui s’accélère
  2. Sueurs / montées de chaleurs
  3. Émotions intenses
  4. Respiration qui s’emballe
  5. Transpiration
  6. État de panique intérieur
  7. Impression d’être absent
  8. Tensions dans le corps et les muscles

Ces signes ne sont pas sans rappeler ceux de l’adrénaline face à un danger. Hors, ce mécanisme de défense s’active ici dans une situation qui ne représente pas un danger de vie ou de mort. Si on prend les points positifs de cette anxiété, ça peut vouloir dire que le moment que je vis est important pour moi. Nos émotions ont valeur de communication. En ressentant cette angoisse, je permets aux autres de s’en rendre compte et de déclencher chez eux une empathie.

   3. Comportement lors de la phobie sociale 

Une personne atteinte de phobie sociale peut avoir deux comportements différents :

  1. Comportement d’évitement : la situation est trop intense donc elle préfère l’éviter plutôt que de prendre le risque de s’y confronter. Ce comportement peut entraîner un isolement de la personne, qui vit à l’écart de la société.
  • Mise en place de comportement sécurisant : l’objectif est de diminuer l’anxiété.

Par exemple, la personne peut anticiper toutes les discussions, s’habiller d’une certaine manière, ne pas regarder dans les yeux etc. Certains prennent même de l’alcool pour diminuer leur stress. Attention aux dangers de l’alcoolisme ! Il ne s’agit que de solutions à très court terme et dans ce dernier,  ca n’en est pas. La personne atteinte de phobie sociale ne fait qu’entretenir une fausse réalité d’un danger qu’elle est incapable de surmonter sur le moment.

La phobie sociale a t’elle un traitement ?

Première étape pour guérir de la phobie sociale : une relaxation intense

La première étape, très importante, consiste à se relaxer avec des exercices comme la cohérence cardiaque, la détente musculaire etc. Ces exercices apportent une sorte de protection et une certaine sérénité qui est renforcée par le système parasympathique lorsqu’ils sont répétés. Chez les personnes atteintes de phobie sociale ou d’autres phobies, le système parasympathique ne fonctionne plus correctement. Il faut donc le renforcer de manière pérenne par de la relaxation intense. L’idée est de revenir au calme, la sérénité que l’on avait avant de développer la phobie sociale. Le double intérêt des exercices de relaxation c’est de pouvoir désensibiliser l’anxiété liée aux situations stressantes.

Lors de cette première étape, le but est aussi de comprendre ce qui se passe lors des situations d’anxiété. Comprendre les mécanismes de l’anxiété, c’est être capable de contrôler les épisodes de stress intense.

Deuxième étape pour guérir de la phobie sociale : travailler sur les pensées négatives

La deuxième étape consiste à évacuer toutes les idées négatives. Elles sont souvent violentes, fréquentes et à la fois très diverses.  Dans le cadre de la phobie sociale ça peut être la peur du regard des autres, du jugement, la peur de gêner. Il faut donc, par des exercices, apprendre à gérer les crises de panique, les pics de stress.

Il faut apprendre à reconnaître que les pensées négatives ne reposent pas sur des preuves fiables. La personne atteinte de phobie sociale se focalise sur de faux événements qu’elle surinterprété négativement. « Un rire forcé », « un regard furtif » puis mille scénarios ou interprétations traversent l’esprit de l’anxieux social.

Troisème étape pour guérir de la phobie sociale : la confrontation 

On utilise ensuite tous ces outils d’une manière simultanée sur les situations anxiogènes. Autrement dit, il faut faire face à la réalité, se confronter à une situation sociale qui provoque de l’anxiété. Rappelons que se confronter à son anxiété peut être désagréable mais pas dangereux.

On commence par les plus petites situations pour que ce soit vraiment très facile. Puis on désensibilise. On fait en sorte qu’il y ait de moins en moins de stress. Une fois que la plus petite peur a disparu, on passe à une peur plus grande et ainsi de suite. Il faut faire ce chemin jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de trace de phobie sociale. Cette phobie  n’est pas une malédiction. On peut totalement s’en débarrasser avec du temps et une bonne psychothérapie. On note que la thérapie la plus efficace contre la phobie sociale est la thérapie cognitive et comportementale (TCC).

La phobie sociale est la phobie la plus répandue devant l’agoraphobie. Elle peut toucher n’importe qui à n’importe quelle moment de la vie. Il suffit d’une période de fragilité psychologique et d’une situation sociale désagréable pour la déclencher.

Heureusement la thérapie cognitive et comportementale est très efficace pour traiter cette phobie. Les technologies modernes permettent aux malades de consulter les psychologues à distance, ce qui facilite la prise en charge.

Les groupes d’entraide dans la phobie sociale sont aussi là. Ils montrent à quel point, il est important de se rendre compte que l’on n’est pas seul dans cette situation. Tout comme il est important de rencontrer des personnes qui sont sorties de leur phobie.

D’autres phobie :

La phobie sociale

La phobie du sang

L’arachnophobie

Phobie des serpents

phobie des trous

Émétophobie 

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