Phobie des trous
Phobie

Une troublante phobie des trous

Nous avons tous peur de quelque chose et souvent des mêmes choses à différents degrés.

Qui n’a jamais appris la hantise ou l’obsession d’une personne durant un “Cap ou pas Cap” ou un “Je n’ai jamais” ? De la même manière, ton JDE se disait qu’Halloween est l’unique fête pouvant réunir toutes les phobies en une seule pièce.

Des araignées par-ci, des clowns par-là, l’obscurité, des fruits et des trous partout. 

Mais quand est-il de cette phobie des trous faisant tressaillir la toile ? 

 

Définissons ce qu’est une phobie des trous

 

La phobie des trous peut faire sourire certains au même titre que celle des papetoletophobes ou des hippopotomonstrosesquippedaliophobes

N’ayez craintes, le terme médical ou technique pour la phobie n’est pas aussi loufoque et long. 

Ressortant de racines grecques, la phobie des trous peut aussi être appelée la trypophobie: “trùpa” = trou + “phóbos” = phobie

 

Cette crainte irrationnelle, pouvant être considérée comme un trouble psychique, se base sur la répulsion d’une concentration de trous. 

 

 

Selon les chercheurs de l’Université d’Essex (Angleterre) la phobie des trous est étonnement assez répandue (actuellement surtout sur le net). Elle n’en est pas pour autant reconnue dans le Manuel de diagnostiques et statistiques des troubles mentaux (DSM) de l’Association américaine de psychiatrie. 

 

La phobie des trous : peut-on avoir peur de tous les trous ? 

La phobie des trous concerne autant ceux dans la peau, sur les animaux, végétaux, certaines images et toutes sortes de supports. 

Il a été observé chez les personnes trypophobes que la forme des cavités ne devait en réalité pas spécifiquement être symétrique. “Le trou” est certainement un terme de facilité pour désigner ce relief. Ils peuvent donc aussi s’apparenter à des creux ou des fissures.  Les caractéristiques principales pour qu’il y ait répulsion et phobie sont la quantité, une forte concentration (amas) et l’effet de renfoncement. 

Exemples d’objets et d’aliments à trous 

Du fromage, une grille d’aération, des éponges, une passoire, l’aspect d’un cerveau, trous des balles au stand de tir ou dans un mur, fissure tectonique, peau d’ananas, une poignée d’Anis étoilé, du papier à bulle, trous dans l’écorce de l’arbre, jeux du gruyère, trous dans la roche, trous dans les fleurs, assemblage de tuyaux sur un chantier…

Comprendre la phobie des trous

Qui est touché par la phobie des trous ?

N’importe qui peut avoir la phobie des trous. Nombreux sont les personnes disant être où pensant être trypophobes. 

Du plus jeune au plus âgé, ce trouble pathologique pas encore reconnu touche apparemment les hommes mais davantage les femmes. Plusieurs groupes se rassemblent pour en témoigner tandis que d’autres s’en amusent en faisant circuler des images « test » des plus extravagantes. 

Phobie des trous : cachez-moi ces trous ! 

De la chair humaine à la chair animale et des plantes aux objets du quotidiens, ils sont partout !

Ces amas de petits trous peuvent se retrouver inopinément sous nos yeux.

Nous avons tous cette vision:

  1. De l’invasion de fourmis rentrant partout
  2. D’une ruche d’où viennent des abeilles
  3. Des motifs du serpent sortant de sa tanière
  4. De scarabées
  5. Des scorpions sous la peau, dans le film culte La Momie
  6. De la peau de grenouille
  7. Des écailles d’animaux …

 

Phobie des trous : pourquoi ai-je peur des trous ?

 

À ce jour, aucune recherche n’a donné de réponse aux éventuelles causes de la trypophobie (phobie des trous). 

Les informations selon lesquelles il existerait des maladies ou des piqûres animales pouvant provoquer des trous dans la peau sont fausses. Néanmoins il existe des maladies bien connues pouvant provoquer des proéminences massives ou des fissures s’y apparentant. Notre cerveau est une banque de données. Il n’est donc pas étonnant qu’il puisse instinctivement associer des images à certains antécédents. Notamment ceux des sensations psychologiques et émotionnelles entraînées par certain(e)s gênes/dégoûts occasionnés lors de visions répulsives antérieures. 

 

La phobie des trous ou trypophobie se caractérise par une sensation d’inconfort permanent allant du simple frisson à l’angoisse. 

  • Frissons/Fourmillements sur le visage, dans la mâchoire, sur le corps, dans la tête 
  • Sensation/Vision de rampants sur le corps
  • Sensation de démangeaison
  • Poils/Cheveux qui se dressent 
  • Dégoût 
  • Bouffée de chaleur 
  • Nausée
  • Accélération respiratoire et cardiaque
  • Anxiété/Panique
  • Etourdissement

 

 

 

 

Ces mécanismes sont souvent retenus pour chercher à combattre cette phobie des trous et aussi par curiosité face à nos propres réactions. Si la vision de ces petits renfoncements rassemblés et formant une irrégularité se soldent par la fuite, c’est que vous êtes trypophobe. 

 

« Tout ce qui engendre la peur appel au rejet » 

UltraViolette N.G 

 

La phobie des trous a une dimension culturelle 

Certaines hypothèses disent que la phobie des trous fait échos à certains animaux venimeux à motifs et donc au danger. 

D’autres résultats d’études mettent l’accent sur ce potentiel inconfort naturel lié au visuel de motifs à trous. Dans ce cas, la phobie des trous (trypophobie) ne serait peut être pas réellement une phobie, mais un simple inconfort visuel.

 

Hypothèse du Journal des Émotions sur la cause d’une phobie des trous 

 

L’humain à tendance à se voir rassuré par tout ce qui est « lisse » (sens général). Un fœtus grandit dans une sorte de cavité (poche ventrale) mais il y est compris et ne doit pas y faire face visuellement. Ensuite, il apprend à marcher sur une surface plane (sol). Le trou serait comme un retour en arrière; une sorte de “chute”. Finalement, que cela soit un grand trou ou des petits, la symbolique est la même. 

Un rappel au passé, au vide, à l’inconnu, à la mort. Lorsqu’on visualise un amas de trous, cela est inconfortable, aucun chemin n’est stable et sécurisant. Il y a perte de contrôle. Ton JDE veut creuser et ce n’est peut-être pas une voie à emprunter mais certainement un schéma psychologique à analyser. 

 

Mécanisme naturel lié la phobie des trous

 

Les études sur la phobie des trous sont très peu nombreuses et la maladie reste très peu connue. Souvent s’imaginer tomber dans un trou au point d’halluciner, peut être le déclencheur de la phobie des trous. C’est également le cas pour la peur de voir un insecte ou une bactérie s’immiscer via un orifice dans notre corps. 

La phobie des trous serait une sorte de rappel à l’instinct de survie. 

 

 

 

Phobie des trous et autres phobies

 

Être anxieux de nature ou avoir des TOC conduirait-il plus facilement à avoir la phobie des trous ? Souffrir de troubles anxieux généralisés favorise le développement des phobies, mais rien n’indique que vous allez développer cette phobie . Faut-il encore qu’on puisse faire un rapprochement entre ces autres troubles et la phobie des trous. Cela est également vrai pour les personnes souffrant de TOC. L’origine de cette phobie des trous étant hypothétique, voire inconnue, il ne faut pas craindre de développer la phobie des trous. D’autant plus qu’elle peut se guérir aussi facilement qu’elle ne s’identifie.

 

COMMENT guérir d’une phobie des trous

 

Ne pouvant pas encore affirmer les causes 

de la phobie des trous (trypophobie), il est impossible d’en donner des solutions certaines. 

La phobie des trous n’est pas dangereuse et n’impacte aucunement le quotidien. 

La thérapie d’exposition est donc la plus recommandable pour viser à réduire au maximum cette phobie spécifique. 

Autrement, si votre phobie ne passe pas, vous pouvez commencer une thérapie comportementale et cognitive avec un/une psychologue. 

 

 

 

 

Décryptage de la thérapie d’exposition et d’inondation:

 

Chaque trouble se découvre de façon aléatoire. Certains, lors d’une crise de panique provoquée par un élément extérieur et inattendu. D’autres, avec le temps et de par nos expériences. Les phobies similaires à la phobie des trous se manifestent en étant exposé à un stimuli. C’est pourquoi la trypophobie (phobie des trous) est considérée comme une “phobie spécifique” bien qu’elle procure des mécanismes d’angoisse généralisée. Son origine étant floue, sa spécificité permet de mettre le doigt sur les éléments de diagnostique qui en seront également l’outil.

 

La thérapie d’exposition et d’inondation

consiste à se confronter à des images, des objets ou des éléments concrets. Par exemple un légume à trous, un dessin d’un ensemble de formes géométriques, des fissures, etc afin d’inverser l’effet du mécanisme. Cette thérapie est une branche de la (TCC) thérapie cognitive et comportementale. Elle est donc la plus appropriée et accessible pour atténuer voir annuler une phobie d’un type spécifique. 

En d’autres termes, les rafales de photos comprenant des trous que vous avez utilisés pour tester votre trypophobie en sont aussi la solution. Faites l’exercice pendant quelques minutes quotidiennement jusqu’à dépasser votre angoisse et ce même en dehors de vos séances avec un thérapeute.

 

Une seconde thérapie

consisterait à regarder des personnes trypophobes se confrontant en direct ou à travers une vidéo à des trous. Le fait de les voir surpasser leur peur en live ou à travers une vidéo réaliste, peut influer sur votre subconscient.  Si un autre trypophobe y arrive, pourquoi pas vous ?! 

 

Nous pouvons affirmer que notre corps et notre cerveau s’adaptent à tout. 

S’ils prennent l’habitude d’être exposés à des trous, ils s’y habitueront. 

Se laisser submerger ou inonder par le stimuli est d’abord irritant et angoissant, mais le mécanisme finit par se dissiper et s’inverser. Alors bonne chance ! 

 

Et si votre chat était la solution contre votre phobie des trous ?

 

Avez-vous déjà remarqué que contrairement aux humains, les chats sont attirés par les trous. Dès qu’un trou est à proximité, le chat veut essayer de s’y faufiler. À l’inverse, certains êtres humains sont effrayés à la vue de trous. Ils feraient tout pour les éviter. 

Autant vous dire que si vous êtes trypophobe, vivre avec un chat n’est sans doute pas la meilleure idée. Quoi que ! Ne serait-ce pas là une manière agréable et caline de se confronter à sa phobie pour la surpasser ? 

La phobie des trous fait sans doute sourire beaucoup de nos lecteurs. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de tests vidéos circulent pour savoir si l’on est trypophobe. Dans notre génération digitale, il suffirait donc de regarder quelques images d’amas de trou parfois peu ragoûtantes, pour diagnostiquer cette phobie ??? Attention toutefois à ne pas psychoter et se laisser entraîner par la frénésie des réseaux. 

D’autres phobie :

La phobie sociale

La phobie du sang

L’arachnophobie

Phobie des serpents

phobie des trous

Émétophobie 

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